Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
ART QUI BOUGE
8 mars 2016

Lisez et faites lire Le Berger de Ghardaya de Abderrahmane Zenati

Lisez Le Berger de Ghardaya d'Abderrahmane Zenati

Extrait:


"...Je me souviens encore de ces échauffourées haineuses entre le clan de l’Algérien Al Mokri Lakbaïli Boukaâbouche et de celui du Marocain H’mida Ould Khouna. L'Algerien venait du riche quartier de La Garenne et le Marocain de la rue Maazouza. Je me souviens encore que la tourbillonnante matraque de zebbouj, bois d’olivier durci à la flamme avait tanné maints épidermes des uns et des autres. Dans ces circonstances extrêmes, les enfants des deux clans étaient admis avec leurs jets de pierres sous les youyous stridents des femmes qui étaient réservés d’habitude aux mariages et autres cérémonies joyeuses. Certaines, qui vivaient «encastrées » chez elles en permanence, venaient à se montrer sur le pas de leur porte, ce qui attisait la confusion et l’excitation des hommes. Force était alors pour Al Haj Derfoufi, l’imam de la petite mosquée du quartier, de considérer son impuissance et d’en appeler au sous-brigadier algérien, Ould Aïcha Tameriouchka. Mais cet ancien berger de Ghardaya et ancien soldat français. Ce gros personnage était connu pour ses ressentiments viscéraux pour tous les arabes, qu’ils soient marocains ou algérien. Ould Aïcha Tameriouchka était plus raciste qu’un Américain de la Louisiane l’était avec ses noirs. Lui-même, aussi dur et impitoyable qu’il était, échouait parfois dans sa mission de mettre fin au conflit.
« Laissons les arabes s’entre-dévorer entre eux, comme des bêtes sauvages », disait-il en crachant de dégoût par terre..."

Publicité
Publicité
Commentaires
ART QUI BOUGE
Publicité
Publicité