Abderrahmane Zenati Papillon bleu

Papillon bleu

Elle m’avait tapé dans l’œil. Je ne peux pas dire autre chose. Elle m’avait tapé dans l’œil parce qu’elle était sacrément bien faite, bien roulée, bien fonceuse, serviable et très obéissante. Parce que plus belle qu’elle ça n’existait pas. Parce que... c’est tout. Un coup de foudre ça ne s’explique pas. Bien sûr il avait fallu du temps pour l'avoir, mais ça valait le coup de patienter parce que, finalement, elle est devenue mienne, rien qu’à moi. Des belles "poupées" à mon goût, j’en ai eu d’autres avant, mais elle, elle les valait toutes. C'était la première que j'ai vraiment aimé,, elle s’appelait "Papillon bleu". Oui c’est ça, "Papillon bleu". C’est le nom que je lui avais donné. Ne me demandez pas pourquoi. Peut-être à cause d’un rêve lointain ou de quelque chose que j'ai beaucoup aimée. En tout cas ça lui allait bien, "Papillon bleu". Elle était toute belle. A la plage de Saïdia, tout le monde la regarder. Elle était relookée comme une star. Avec elle je suis allé partout au Maroc. Quelle frime je ressentais lorsque nous étions ensemble. ! Dans les rues, des hommes et mêmes des femmes lui tournaient tous autour comme des mouches après du miel. Certains se sont même fait prendre en photo à côté de mon "Papillon bleu", cette belle camionnettes bleue, art-qui-bouge, que la municipalité de Saïdia avait mis à la fourrière et vendue finalement à la casse comme ferraille....Depuis, je ne bouge plus de cette belle plage, même si certains de ses responsables n'aiment ni l'art ni les artistes...