Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
ART QUI BOUGE
7 janvier 2018

Abderrahmane Zenati Goût de cendre

Lisez Goût de cendre de Abderrahmane Zenati

Extrait :

2266317789_1

" ... J'ai passé des années de ma vie d’enfant à vagabonder seul dans la rue. À l’âge de l’alphabet, sans attache ni tendresse, je flottais comme un ange dépouillé de sa grâce dans un monde de détresse, de peine, de stupeur et de violence. En vivant ainsi, ne croyez surtout pas que j'étais né vagabond de parents inconnus... Loin de là !... Ma famille était assez connue a Oujda et respectée comme un jour de fête. Ma mère était jeune et belle. Elle avait de beaux traits nobles et de longs cheveux. Les yeux noirs en forme d'amande. Le teint très foncé, elle avait les pommettes larges et saillantes. On dirait qu’elle était une de ces belles femmes de l’Atlas, mais elle était de la tribu des M’haya de Naïma. Souvent le soir, elle coiffait ses longs cheveux et mâchait du «souak » ce qui donnait à sa bouche et à ses joues une couleur rouge… Je ne sais pourquoi, mais ses lèvres ainsi peintes, me rappelaient les cerises et les fleurs des grenadiers. 
Il est vrai que ma famille était bien pauvre, mais qui ne l'était pas dans notre quartier de Maâzouza durant ces premières années de paix, juste après la Seconde Guerre Mondiale ? Mon pauvre père, déjà vieux, trouva la mort alors que je n'avais pas encore mes cinq ans. Par tradition, ma mère, femme primitive, ne sortait presque jamais de chez elle. En plus, elle n'avait aucune famille en dehors de son défunt mari.. Devenue subitement veuve à l'âge de vingt-cinq ans, elle se trouva seule, avec une responsabilité de huit enfants sur les bras, dans la plus terrible des misères...".

Publicité
Publicité
Commentaires
ART QUI BOUGE
Publicité
Publicité