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ART QUI BOUGE
21 décembre 2015

Lisez Le Vent de l'Est S’arrête à FIGUIG de Abderrahmane Zenati.

Lisez Le Vent de l'Est S’arrête à FIGUIG de Abderrahmane Zenati.

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Extrait:


"... J’aimais me blottir sur les genoux de mon grand-père Hammou- Dada.
En me voyant, elle s’écriait toujours :
— « Mon Dieu, on dirait un ange, cette petite fille ! … »
Tata Zohra l'actrice, avec sa mentalité de femme libre et évoluée, détestait toutes les traditions des Arabes en général et la mentalité des Oujdis en particulier.Comme d'habitude, elle se contentait d'écouter sans intervenir,
— Hum ! … Il est délicieux ton Mih-mih, maman, dit ma mère à ma grand-mère Mami-Fanna, en se léchant les doigts. Encore un peu, s’il te plaît.
Ma grand-mère, heureuse du compliment de sa fille, lui remplit une pleine assiette pour la troisième fois.
Les yeux exorbités, ma mère demanda à son frère Kessou Moulay Slimane qui voulait inscrire sa fille à l'école de la mission française:
— Et qu’est-ce qu’il y a de plus dans l’enseignement de ces Écoles de la Mission, que nous n’avons pas dans les nôtres, Moulay Slimane ?
— Le sérieux… l’efficacité, le rendement, le dynamisme, une bonne pédagogie adéquate à notre époque … tout un climat qui pousse les enfants à l’émancipation et au goût du savoir loin des tabous et de mauvais exemples dans lesquels surnage nos enseignants…
Ma mère resta pensive quelques secondes et dit avec fierté :
— Moi qui suis une femme médecin et spé-cia-liste en plus, n’est-ce pas par une école publique, que j’y suis arrivée ? …
-— Estime-toi heureuse Fa d’être ce que tu es, dit l’oncle Kessou Moulay Slimane. Tout le monde ne peut pas avoir la chance que tu as eu.
Oncle Kessou "Moulay Slimane toussota pour s’éclaircir la gorge et continua :
— Si, toi, avec simplement ton certificat d’étude primaire, tu as eu la chance d’être ce que tu es, tu sais mieux que moi que de nos jours, des milliers de jeunes hauts diplômés chôment. Il y a ceux qui on des licences et des doctorats et qui crèvent de faim… Ils ne trouvent pas le moindre petit travail pour survivre…
— Tu veux un peu de Mih-mih, demanda Mami-Fanna, à son jeune fils El Bachir assis dans un divan au fond de la salle, jouant avec le chat.

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