abderrahmane Zenati :Discussion entre amis.
- Monsieur Zenati, vous vivez presque toute l’année entre Oujda et Saïdia, vous ne voyagez pratiquement plus et vous rencontrez de moins en moins les autres Artistes. Faites-vous partie de ces peintres et de ces écrivains qui ont besoin de s’isoler pour s’exprimer ? Qui se sentent attachés géographiquement à un territoire ? qui ont besoin d'être sédentaires pour peindre et écrire?
- Ne croyez pas que pour peindre et écrire, j’ai besoin d’être isolé. Non, je n’ai pas besoin d’être claquemuré dans un territoire pour m’exprimer avec mes couleurs et mes mots. Je pourrais dire que, dans un sens, je peins et j'écris tout le temps. J'ai comme une hémorragie de peinture et d'écriture. qui émane de mon cœur tout le temps. Je vis, c'est vrai, à Saïdia qui est une belle plage tout à côté d’Oujda, de Berkane, d’Ahfir et de Nador. Je vis dans un quartier vide de ses habitant dix mois sur douze, mais, j’ai la chance d’avoir avec moi mon épouse Latifa qui, par son propre choix, a tout abandonner pour vivre ma vie, Pour partager avec moi mon destin et mon choix de vie. Je peux vous dire que je vis heureux à Saïdia, Cette cité balnéaire semble fonctionner comme un refuge pour moi... C'est le lieu du bonheur parfait, mais, mon vrai refuge, mon vrai pays, mon monde à moi, c'est mon atelier, c'est ma toile et mes couleurs, c'est, ma page blanche.